Cadre Historique - critique, Théorique et méthodologique sur le caractère de durabilité des quartiers en Europe.

d - Méthodologie de l'évaluation éco-urbanistique d'un quartier durable

La méthodologie d’évaluation d’un quartier durable s’est fondée sur l’étude du rapport dialectique entre les principes éco-urbanistiques issus de la culture et les savoir-faire de la civilisation méditerranéenne, d’une part, et des critères de planification urbanistiques adoptés dans les projets pilotes, d’autre part.

Les réponses que les partenaires des projets pilotes ont apporté au questionnaire, qui leur fut soumis en novembre 2006, ont permis, par leur contenu et les suggestions qu’elles proposent, d’enrichir et d’intégrer la méthodologie d’évaluation que nous avions initialement proposée.

QUESTIONNAIRE D’ÉVALUATION DES ÉCO QUARTIERS

L’objectif du questionnaire était de construire des lignes guides pour un modèle de « Méd Éco Quartiers » à travers l’évaluation et la confrontation des projets d’éco-interventions réalisées dans les quatre villes suivantes :

  • Pézenas, ZAC de Saint Christol
  • Dos Hermanas, Ciudad de Conocimiento
  • Faenza, EcoQuartiers San Rocco, Santa Lucia, Borgo
  • Elefsina, revisitation urbaine d’une ville portuaire

Les paramètres pour l’évaluation ont été soumis aux partenaires selon les critères généraux suivants :

  • les données quantitatives et qualitatives de la zone objet d'intervention et de son contexte environnemental doivent être territorialisées et sous des représentations valides, pour être proposées soit aux techniciens, soit aux citoyens, sur cartes satellitaires ou orthophotocartes.
  • les caractères urbanistiques et architecturaux du projet doivent être exprimés par des schémas structuraux qui soulignent accessibilité, typologies et utilisation du nouvel établissement en relation avec le contexte territorial et avec des données quantitatives qui mesurent l'impact du projet en terme de coûts sociaux (coûts d’établissement, d’aménagement, de construction et de mitigation de l’impact environnemental, etc. (voir note 2)
  • les interventions doivent être bien déterminées, avec plans et coupes, et spécifiées du point de vue des technologies qui tendent vers la consommation zéro d’énergie.
  • l’état d'innovation écologique et sa mesure, en relation avec la dotation et l’efficacité des services, équipements publics et espaces verts. On prend également en compte la sauvegarde et la valorisation des ressources locales existantes, ainsi que l’utilisation des énergies alternatives (eau, soleil, sol et sous-sol, vent, biomasses), selon une gestion locale qui intègre un usage judicieux et « intelligent » comme, par exemple, la distribution d’énergie seulement dans les moments de la journée où la disponibilité est la plus grande et, donc, le coût plus réduit.
  • l’analyse des zones sujettes aux risques d'origine naturelle et humaine.
  • la description de l'impact environnemental et socio-économique sous-tendu par le projet.

Dans la méthodologie d’évaluation éco-urbanistique des expériences pilotes, on a seulement analysé les phases suivantes des projets :

  • état initial
  • état du projet

Puisque toutes les expériences étaient encore en phase prospective ou dans l’étape de construction.
Cependant, l’une des autres phases fondamentales d’analyse est, à notre avis, l’évaluation a posteriori du projet.
C’est la seule preuve irréfutable qui puisse faire apparaître et démontrer la pertinence de l’intervention et le respect des principes de durabilité (voir point b).
Pour l’appréhension individuelle des projets ou la mise en évidence d’exemples d’excellence en Europe, de ceux qui fournissent l’illustration des bonnes pratiques dans la construction d’éco-quartiers, on a utilisé des critères identiques à ceux qui régissent l’évaluation des éco-quartiers pilotes, en les organisant selon les catégories suivantes :

1. Définition du périmètre de la zone et du contexte territorial pertinent à reporter sur photo ou cartographie satellitaire et paramètres quantitatifs du projet

2. Caractère morphologique, écosystème, paysage et territoire

  • Organisation morphologique de l’implantation (territoire, eaux, espaces verts)
  • Caractère urbanistique de la nouvelle typologie d’implantation en rapport avec le contexte territorial (pour noyaux, linéaire et degré de mixité des fonctions)

3. Caractères urbanistiques et architecturaux

  • Carte de synthèse évaluative de l'utilisation du sol dans la zone objet d'intervention avec une attention spéciale portée au degré de compatibilité de ces utilisations.
  • Individualisation sur la carte du projet du système infrastructurel écologique intérieur à la zone et de mise en liaison de la zone d'intervention avec son contexte territorial. Différenciation du type de mode de transport (ferroviaire, métro, bus, piéton/bicyclette, privé). Dans l'étude de la viabilité, une attention spéciale doit être portée à la détermination engorgements potentiels de circulation et à leur résolution, en tenant également compte des nouveaux flux de transport entre lieux de résidence, de travail et d’éducation qui apparaîtront après la finalisation du projet.
  • Système du vert urbain
  • Détermination des systèmes éventuels de minimisation de l'impact acoustique et des émissions diverses.
  • Carte de synthèse de la nouvelle distribution territoriale, en fonction des aspects démographiques et socio-économiques prédominants : services publics, activités de production, d’éducation, mobilité sociale de la population etc...
  • Dimensions et caractère architectural des volumes de bâtiment.
  • Description des techniques de bio-construction et économies d’énergie mises en œuvre dans les bâtiments de l'Éco-Quartier.

4. Construction d'installations technologiques pour l'exploitation de ressources naturelles selon la norme européenne D.E. 97/11

  • Indiquer le type d'installation adoptée et sa localisation dans le quartier :
    • vent ...................... installations éoliennes
    • eau ....................... petites centrales hydroélectriques
    • soleil ..................... panneaux solaires et photovoltaïque
    • sol et sous-sol ....... centrales géothermiques
    • biomasses ............. installations à biomasses
  • Indiquer le système d’évacuation et/ou de récupération des eaux résiduaires urbaines.
  • Cycle des déchets et leurs utilisation éventuelle comme sources d'énergie.

5. Prévisions d'actions destinées à minimiser les risques d'origine naturelle

Individualisation sur cartes des zones sujettes au risque hydraulique avec détermination du degré de ce risque (inondations etc...) Individualisation des zones sujettes au risque hydrogéologique avec détermination du degré de ce risque (éboulements, etc...)
Individualisation des zones sujettes au risque sismique avec détermination du degré de ce risque.

6. Évaluation préventive de l'impact environnemental du projet urbanistique et architectural et des nuisances générées par l’organisation du chantier

Détermination des paramètres et indicateurs environnementaux et quantification de l'impact sur les ressources naturelles et humaines, avec une attention particulière quant à la qualité de l'air, des nappes phréatiques et des cours d'eau, sauvegarde de la flore et de la faune locales, stabilité du sol, aspects économique et sociaux, etc...

7. Participation sociale et diffusion

8. Coûts du projet et financements