Identification du modèle de quartier méditérranéen durable

Évolution historique de la ville méditerranéenne

Du néolithique à la naissance du Monde méditerranéen

L. BENEVOLO, B. ALBRECHT « LE ORIGINI DELL’ARCHITETTURA » (LES ORIGINES DE L’ARCHITECTURE), EDITORI LATERZA, ROME-BARI 2002

La médiation entre unité et diversité [...] dérive de la comparaison de la structure de projet avec les contextes locaux et avec les temps des transformations. L’unité structurelle interagit avec les particularités des supports environnementaux et conduit différents selon la largeur des intervalles chronologiques dans lesquels elle à pu fonctionner.

 

Les villages néolitique du Proche-Orient

Le site de Çatal Hüyük [...] est une implantation complexe [...]. Les « maisons » ont une distribution et des dimensions unifiées et sont accollées les unes aux autres sans interruption, si bien que l’entrée se fait par le haut, depuis les toitures en terrasses praticables et communicantes entre elles. De l’extérieur, le village devait se présenter comme un mur continue, sans ouverture, conçu pour des fonctions défensives et doté de digues pour retenir les alluvions. La compacité étonnante du dispositif de construction suggère un niveau très élevé d’interdépendance sociale. L’implantation devait être construite d’un seul tenant et ne tolérait pas d’ajouts individuels.

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 Le site de Çatal Hüyük
Le site de Çatal Hüyük

 

C.BERTELLI, G.BREGANTE, A.GIULIANO, « STORIA DELL’ARTE ITALIANA » (HISTOIRE DE L’ART ITALIEN) ELECTA - B.MONDADORI, MILAN 1986

 

Les limites spatiales : le bassin méditerranéen

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« Avant tout, il convient de définir l’environnement spatial dans lequel se manifesteront les phénomènes culturels qu’on a l’intention d’analyser. Il est désormais un fait admis que l’aire qui s’étend de l’Egypte à la Mésopotamie et incluant tout le bassin oriental de la Méditerranée (ce qu’on appelle le croissant fertile) a été, pendant la période qui vas du quatrième au deuxième siècle avant Jésus Christ, une aire homogène. »

   

La société de palais

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Marettimo, archipelsicilien des Egadi

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Planimétrie du palais de Cnossos, Crète
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Reconstruction du palais de Cnossos

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

Entre le deuxième et le premier siècle, cette aire d’homogénéité s’est déplacée résolument vers l’occidant, en s’agrandissant [...], depuis la demi-lune fertile originelle, vers la Crète et Mycène, pour atteindre [...] les colonies phéniciennes sur la côte africaine, comme Carthage, la Sardeigne et pénétrer enfin dans l’arrière pays italique et franco-britannique.


La culture Grecque

C.BERTELLI, G.BREGANTE, A.GIULIANO, « STORIA DELL’ARTE ITALIANA » (HISTOIRE DE L’ART ITALIEN) ELECTA - B.MONDADORI, MILAN 1986

 

La polis et la conscience de l’art : contexte historico-culturel

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« [...] Période historique de grande complexité [...] qui porte en elle-même des problématiques qui se posent encore. La question de notre descendance en ligne directe de la civilisation et de la culture grecques n’est jamais mise en discussion et appartient désormais au sens commun. »

« Ce qui frappe, dans l’histoire comme dans l’art des Grecs, c’est leur capacité d’adéquation systématique à la réalité. »

« La principale raison à la base de la fusion des villages en ville fut d’impliquer un cercle plus large de personnes dans les choix et les décisions concernant la cité [...]. Polis [...] espace commun [...] collectivité. Polis [...] Libre circulation et confrontation entre la cité et l’individu.

 

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La structure de la polis comme modèle culturel

 

« L’idéologie qui imprègne la polis est celle du philosophe, c’est-à-dire du « bon citoyen » : est un bon citoyen celui qui met le bien public avant l’intérêt privé, qui protège et promeut le bien de la cité. » « La cité [...] comme système, un ensemble organique et équilibré dans lequel, comme un sain et parfait, les membres interagissent et s’harmonisent. » « Structure politique qui permet certainement un degré de démocratie et de liberté rarement atteint dans l’histoire. »

 

 

 

 

Le modèle politico-urbanistique d’Hippodame

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« Milet [...] après sa destruction par les Perses, l’architecte Hippodame en commença la reconstruction en 479 [...]. Selon un plan architectonique précis : la ville était destinée à accueillir 80000 hommes, elle avait un dense réseau de rues qui se coupaient à angle droit, et un système parfait de canalisations [...] La subdivision urbanistique de la cité se trouva caractérisée par un large espace central qui reliait les deux portes et qui accueillait les bâtiments commerciaux, religieux, administratifs. L’organisation de la construction [...] trouve son chiffre dans le plan en damier qui régit la subdivision en quartiers. » 

 

Aristote [...] « Hippodame fut le premier parmi ceux qui, sans s’occuper pourtant de politique, tentèrent de dire quelque chose pour rendre la construction meilleure [...]. Il avait imaginé un état divisé en trois classes [...] il divisait le territoire en trois parties : une sacrée, une publique, une politique. »

 

Olinto, un bloc de maisons d’habitation
Olinto, un bloc de maisons d’habitation

« La systématisation orthogonale est l’élément le plus visible de l’urbanistique d’Hippodame. Les fonctions militaires, civiles, religieuses, commerciales de la cité disposaient chacune d’une zone autonome [...]. La construction privée était nivelée en fonction de la publique. »

 

« Dans le damier orthogonal, défini par deux axes principaux qui conduisaient aux portes et dont le point de rencontre formait l’agora, un certain nombre de lots étaient réservés aux constructions publiques. La subdivision du territoire urbain correspond aux diverses fonctions de la cité. La cité est tracée selon un dessin géométrique, expression d’une règle rationnelle qui s’applique de l’échelle du bâtiment jusqu’à l’échelle de la cité entière. Les rues sont tracées à angle droit, avec quelques rares voies principales dans le sens de la longueur et un nombre plus grand de rues secondaires transversales. »

 

Professeur Alessandra Badami – Uniservité des études de Palerme.

 

  

 

L’AGORA

Une fois ou l’autre, le schéma d’Hippodame est adapté aux conditions environnementales et géographiques des cités où on l’applique, mais la fonction assignée à l’agora y a toujours une importance centrale dans la vie citoyenne. Même l’organisation des espaces dans l’agora grecque était adaptée à la topographie et aux exigences spécifiques : nous retrouvons en effet des exemples d’agora au tracé extrêmement libre et flou (Asso) ; des agoras parfaitement quadrangulaires inscrites dans un plan de cité orthogonal (Milet) ; ou pensées dans une option intermédiaire entre ces deux extrêmes, avec des dispositions plutôt irrégulières, comme dans le cas d’Athènes.

 

Schémas spatiaux-structuraux de l’agora

a Asso, plan de l’agora
a Asso, plan de l’agora

 

b Milet, plan de la zone nord de la cité
b Milet, plan de la zone nord de la cité

 

c Athènes, plan de l’agora, fin du VI siècle avant JC.
c Athènes, plan de l’agora, fin du VI siècle avant JC.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Culture Romaine, une synthèse de la culture méditerranéenne

C.BERTELLI, G.BREGANTE, A.GIULIANO, « STORIA DELL’ARTE ITALIANA » (HISTOIRE DE L’ART ITALIEN) ELECTA - B.MONDADORI, MILAN 1986

L’éclectisme et le concept d’imitation

« Eligere ex omnibus optima », « choisir le meilleur de chaque chose » : voilà comment on peut résumer l’esthétique romaine, qui est donc caractérisée par un éclectisme de fond, à la base duquel se trouve le concept d’imitation [...] reproduire des portraits fidèles. »

« Habileté technique et naturalisme sont les deux éléments essentiels pour comprendre le goût esthétique élaboré par les Grecs que les Romains reçurent en héritage. »

La primauté de l’état, de la politique et du droit. « L’état était le sommet de tout. »

 

Les infrastructures de la cité romaine

De Lewis Mumford, « La citta nella storia » (La ville dans l’histoire), Milan, Bompiani, 1963.

« À l’origine, les aspects principaux de la cité semblent hérités des peuples vaincus[...]. La politique dans ces « cités nouvelles » n’était pas non plus une innovation : c’est-à-dire qu’elle était purement une application de l’antique politique ionienne, mais soumises à des limites [...] plus rigoureuses. »

« La contribution romaine à l’urbanistique consistait pratiquement en de solides ouvrages de génie civil et en un exhibitionnisme pompeux. »

« [...] Pour comprendre ce que cela pouvait représenter [...]nous devons porter notre attention sur la cité de Rome elle-même. »

« On essaie ici, non seulement de résoudre les problèmes posés par une énorme population, mais aussi de donner une culture de masse[...] une forme urbaine qui représente la magnificence de l’empire. »

« [...] Le plus ancien monument [...] le Grand Cloaque [...] ses concepteurs ont été assez clairvoyants pour anticiper, avec une telle avance [...] un million d’habitants [...] ce qui démontre que, quand on conçoit le projet d’une ville, économiser sur les dépenses initiales n’est pas toujours une opération avantageuse [...]. Le coût du service public nécessaire est à calculer pendant toute la durée du chantier. »

« Le géographe grec Ératosthène notait que, tandis que les Grecs se préoccupaient surtout de la beauté [...] des fortifications [...] De l’accès à la mer [...] de la fertilité des terrains environnants, les Romains s’occupaient surtout de paver les rues, d’organiser l’adduction d’eau et de construire des égoûts [...]. Le mérite de Rome fut d’avoir transformé ces innovations, réservées aux rois de cités et de régions plus anciennes, dans de grandes dimensions collectives. »

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Le castrum, modèle de la cité romaine

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« On peut parler de cité typiquement romaine car celle-ci correspond à un module essentiellement uniforme. C’est un cas peut-être unique, dans l’histoire de l’Antiquité, que celui de cités construites selon un plan rationnellement prédéterminé. Les colonies étaient la colonne vertébrale de la domination romaine en Italie[...]. Elles étaient de petites Rome délocalisées. »

« Le modèle unitaire des cités romaines nouvellement fondées est le castrum, le campement militaire structuré en axes perpendiculaires aux deux axes principaux, orthogonaux entre eux. On ne peut éluder l’importance socio-économique, mais aussi idéologique d’un tel module urbanistique. Celui-ci impose un ordre rationnel et fonctionnel dans un lieu d’agrégation spontanée et illustre une volonté de conception de projet fortement marquée par l’esprit d’organisation. L’architecture grecque avait elle-même découvert le plan orthogonal, mais comme simple projection d’un rationalisme philosophique[...]. Ici, au contraire, l’ordre proposé est de type politique.

Les caractéristiques de la cité romaine

Elle se caractérisait par la structuration rationnelle de l’espace et la scansion volumétrique des édifices, qui voient triompher les principes de la technique du ciment et de la terre cuite, de l’arc à claveaux, de la voûte en agglomérat. »

« … L’accent est mis sur la donnée spatiale, jouée sur le rapport dynamique et plastique entre l’extérieur et l’intérieur ».

Plan schématique de la maison romaine
Plan schématique de la maison romaine

 

Les édifices privés

À cette monumentalité externe correspond une recherche parallèle de l’élégance et du luxe dans les demeures privées.

 

 

 

Matériaux

Les Romains faisaient aussi usage de la pierre calcaire… De la mise en œuvre combinée de ces matériaux sont nés différents types de maçonnerie, qui ont été utilisés dans différentes époques avec des fonctions structurelles variées.

Centre historique de Pavie
Centre historique de Pavie
Pompéi – maison des noces d’argent – atrium.
Pompéi – maison des noces d’argent – atrium.


Notes